top of page

Articles

Articles

Le Kata/Waza : l'étude des différences 

Bonjour à toutes et à tous,

​

Dès son origine, AEC s'est fixé comme objectif de concevoir et mettre en œuvre des projets qui touchent à l'innovation dans les enseignements et dans la pratique de l'Aïkido. Dans ce but, nous avons choisi cette saison, l'expérimentation autour des notions de kata et de waza.

Notre démarche s'est construite et développée en trois rencontres qui nous ont amenés à réfléchir sur la définition des termes puis à nous mettre en situation par l'étude de cas proposés.

​

I- 1er module : Autour de la définition de kata et de waza.

Dojo du Kodokan Paris 15 Aïkido - le 1 décembre 2018 de 17h00 à 19h30

​

1) Présentation des séquences et consignes par Arnaud et Michel…

Nous sommes partis du principe, qu’il y a une différence entre kata et waza. L'objectif était d'identifier les différences entre les deux sur la technique Shiho nage.

Sur une saisie katate dori, la technique est d’abord réalisée de façon très formelle par Arnaud. Puis, travail sur la même saisie mais en dynamique. Cependant, la réalisation demeure toujours aussi formelle et vise essentiellement à reproduire les formes à l’identique.

Ensuite, Michel propose, dans un premier temps, une forme ura en dynamique sur la même saisie de départ. Dans un deuxième temps, il envisage la même technique en présentant des micro-variations.

Les deux propositions avaient pour objectif de brouiller les pistes. La vitesse d’exécution augmentant, les observateurs auraient du identifier kata sur les formes lentes et waza sur les formes plus dynamiques… En fait Arnaud n’a fait que kata et Michel que waza.

 

2) Échange avec les participants

Ce qui a été perçu selon l’avis des pratiquants (groupe hétérogène) :

=> «Une partie plus statique et une autre plus dans le mouvement»

=> «Fluidité dans un mouvement et moins dans l’autre»

=> Selon un débutant : «Le mouvementent en dynamique est le plus aisé à s’approprier»,

«le corps bouge de façon instantané».

=> «on a plus de plaisir à pratiquer quand on est en dynamique : ça nous rappelle les projections»

=> «Nécessité d’avoir un travail statique mais très vite il faut être en mouvement car on a un sentiment de liberté dans le dynamique que l’on n’a pas dans le statique».

=> «il y’a un parallèle avec le théâtre : on apprend la technique mais aussi il y a l’inné».

En fait, en fin d’échange, nous constatons que la ligne de partage entre kata et waza est un ajustement entre les partenaires… Un ajustement volontaire. Quand tout est prévisible on est plutôt dans kata, le kata on en connaît la fin. Le kata, c’est rentrer dans une forme référentielle. Le kata est rassurant.

Avec waza, on conserve un langage commun mais on intègre des variations : puissance, vides et pleins, angles, etc. waza est souvent perçu par le pratiquant débutant comme une forme de pratique moins exigeante.

 

Ce qu’Arnaud et Michel avaient prévus de faire ressentir :

Le kata est la recherche de la perfection à force de répétition. On tend vers le kata mais on n’y arrive jamais. En fait il y a toujours du waza dans le kata… Le pratiquant doit jouer sur ces deux registres. Tout le problème est de savoir comment on joue avec ces deux formes. Être capable de rester cohérent quoiqu’il arrive. Kata fait travailler les principes, waza les appliquer.

Tout se joue sur l’enseignement. Le mot kata n’existe pas dans la nomenclature mais cela n’empêche pas l’enseignant de transmettre de manière très formelle aux débutants.

 

II- 2ème module au Dojo du CMA Aïkido Aubervilliers - le 19 janvier 2019 de 9h30 à 12h00

​

1) Présentation de la séance et des consignes par Michel.

Un travail de coupe devant le miroir avec présence d’un grand débutant âgé est proposé. Des conseils différenciés sont donnés pour prendre en compte l’hétérogénéité technique et générationnelle du groupe. Michel insiste notamment sur le travail de la saisie pleine qui favorise le relâchement des épaules. Il ajoute des remarques sur les spécificités du travail du ken. Les exercices proposés sont les suivants :

- Quelques suburis

=> Travail de coupe en kesa giri. Il faut vérifier que la coupe suive l’axe épaule-hanche.

=> Shomen en haso kamae.

 

- 1ere proposition : personne ne connaît le kata. Michel présente avec un uke une première technique sur shomen en hasso kamae. Tori vient contrôler les poignets et reprend une distance de vigilance.

- 2e proposition : même entrée mais contrôle du coude. Arnaud et Michel régulent la pratique. La priorité doit être mise sur la relation que l’on crée avec le partenaire. Il s’agit de veiller à être bien ensemble plutôt que de «surpasser» le partenaire.

 

En fait, le kata mène au kata : c’est comme faire des exercices de grammaire, c’est notre «Bled», notre «Bescherelle». Cela ne permet pas de devenir écrivain mais c’est un passage nécessaire sur lequel on doit revenir et que l’on doit tenter de distiller dans le waza de la même manière qu’un musicien improvise à partir de son référentiel, de son bagage.

Tout commence par une action, «on commence par agir». Sur une seule réalisation impossible de savoir si c’est kata ou bien waza. Il faut attendre que plusieurs formes se succèdent pour que l’une ou l’autre des options apparaissent. Kata et waza se découvrent dans la temporalité de la pratique. Ce ne sont pas des notions a priori mais bien des perspectives de pratique…

 

- 3e proposition : sur la même technique, on prend de la distance et l’attaque se fait sur plusieurs pas. D’après Michel, la difficulté de ce genre d’exercice est d’appréhender le moment de la rencontre. Dans un deuxième temps, tori choisit ce qu’il veut faire. Soit il vient au poignet, soit il vient au coude… La liberté de nous situer dans kata ou waza reste fortement dépendante de notre niveau technique.

 

2) Débat/ discussion :

Selon Guy, grand débutant de 84 ans : «on passe obligatoirement par le waza parce que l’on fait mal le kata. Le kata crée des complexes. Le parallèle est fait avec la musique : kata ce sont les gammes… »

Ne peut on pas présenter kata et waza en rentrant par la définition ?

Waza serait une activité adaptative plutôt que reproductive. C’est l’idée qu’il faut travailler les deux. De toute façon il faut que l’on ait un code, un langage commun. Quand on crée, on ne crée pas à partir de rien. Surtout garder à l’esprit qu’il n’y a pas d’apprentissage sans reproduction. Ainsi, même quand on pratique avec un partenaire, si on reste dans la reproduction de forme, on reste dans le kata.

Ainsi, ju no geiko se prête plus à la forme kata que par exemple go no geiko. En effet, la contrainte augmentant, la reproduction de formes à l’identique peut devenir plus problématique. Il existerait donc des formes techniques qui solliciteraient plus kata ou plus waza. Kata et waza sont complémentaires.

Dans ces trois vidéos il s'agit d'une tentative de passer du Kata au Waza.

“En partant à différentes distances, on complexifie la construction de la technique puisque cela oblige les deux partenaires à adapter leur actions aux aléas de leurs déplacements respectifs“

lien vidéo kata/waza 1: 

https://video.wixstatic.com/video/aa19e0_6baaea2b73654305a3550a5c36d4db93/1080p/mp4/file.mp4

lien vidéo kata/waza 2 :

https://video.wixstatic.com/video/aa19e0_244c2b8736a94a50aed08092635f0484/1080p/mp4/file.mp4

lien vidéo kata/waza 3 :

https://video.wixstatic.com/video/aa19e0_420a3d57ae994c9eb7b7ccc3996d4c9d/1080p/mp4/file.mp4

 

III- 3ème module au Dojo du Kodokan Paris 15 Aïkido - 6 avril 2018 de 17h à 19h30

​

1) Présentation et récapitulatif des séances précédentes par Arnaud.

- 1er cas d’étude : le uke vient saisir en ushiro katate dori et tori doit sentir sa position de corps, son placement. Uke peut varier la position de son corps (changement d’appui, perte de verticalité, plus ou moins bas sur ses appuis) et tori doit «deviner» à partir de la sensation ressentie.

- 2e cas d’étude : même saisie mais uke vient maintenant mobiliser tori par une action sur ses bras. Ne pas se contenter de bouger les bras mais essayer de venir prendre les hanches, le bassin.

- 3e cas d’étude : on part en garde puis ushiro katate qui doit aller au kokyu. Uke doit essayer de mettre les mêmes contraintes que sur la 2éme étude de cas.

 

2) Temps d’échange :

- D’après les participants

«On répète invariablement la même forme. Si uke est meilleur, normalement tori finit par terre ou «est séché». En fait, il parait impossible de faire autrement que kata».

Cette situation permet d’interroger la pratique de l’attaque ushiro en aikido. La création de cette situation ne permet elle pas d’explorer les notions de kata et de waza. Cela ne nous permet il pas justement de passer de l’une à l’autre, dans une recherche allant de la reproduction au travail sur une contrainte plus ou moins fortement ressentie ?

​

L'équipe AEC

​

Témoignage de Guy Gouyet 84 ans.

Retour d'expérience du samedi 19 janvier sur le thème de kata/waza en

ken jutsu. L'Aïkido, il paraît que c'est bon pour tout, la tête et les jambes.

Alors pourquoi pas s'y essayer même si compte tenu de l'âge, les chances

d'être un jour 'gradé' sont limitées voir improbable !

Par chance je compte parmi mes amis un spécialiste de la discipline et c'est grâce

à lui que je me suis retrouvé samedi matin au Dojo d'Aubervilliers pour y enfiler mon premier kimono.

La séance tournait autour du travail des armes et des notions de kata/waza que tout ce petit monde de l'Aïkido maîtrise parfaitement.

Pendant deux heures, par équipe de deux, nous avons porté à notre partenaire des coups de sabre (en bois) et esquivé les siens. En effet dans cette discipline, il n'y a pas d'adversaire mais que des partenaires pratiquant l'Aïkido depuis plus ou moins longtemps.

Pas d'adversaire, donc pas de compétition, un exercice qui fait appel à tout ce que votre corps et votre cerveau sont capables de donner. Cela demande du temps et beaucoup de travail d'autant qu'on ne se limite à ressortir ce que l'on vous a appris (kata) mais à réfléchir (waza) à des adaptations permanentes pour permettre d'ouvrir cette discipline à tous les publics quelque soit leurs âges ou handicaps.

A propos de handicaps, j'appréhendais un peu cette séance sur le travail des armes. Je n'avais aucun doute sur la qualité de l'accueil de mes futurs partenaires mais malgré mes deux handicaps pourrais-je faire les mouvements que l'on me demandait de faire ?

J'ai des soucis de tendons au niveau de l'épaule droite et je ne peux, de ce fait, tendre le bras ; par ailleurs je souffre de vertiges et parfois lorsque je vais trop vite, tout se met à tourner autour de moi !

Et bien tous ces petits inconvénients sont passés inaperçus et n'ont absolument pas nui à ce qui nous était demandé.

L'aïkido serait-il bon pour la tête et les jambes ?

Guy Gouyet

Lien vidéo Kata/Waza 4 : 

https://video.wixstatic.com/video/aa19e0_afb4aea091ef45bebb525b463c033b0e/1080p/mp4/file.mp4

​

AEC 18_19_edited.jpg
Articles récents
P. Gouttard
 
Compte-rendu de la Table ronde : Comparaison
des pédagogies de l'Aïkido  
en France et au Japon. 
_Article rédigé par Aïki-Kohaï
P. Gouttard
 
L’Aïkido sous un autre angle :
l’approche de l’association
Sport Cancer Santé
_par Henri Leroy
et Catherine Louvard
Évènements
P. Gouttard
 
Pratique et réflexion
sur la question
du handicap dans
es passages de grade Dan
» Lire l'article
 
Compte rendu
du Stage Seniors
mai 2015
 
Compte-rendu
du Stage Enfants 
du 25 janvier2015
 
Nous avons organisé un stage 
ouvert aux jeunes pratiquants. 
Un groupe de 50 jeunes répartis 
sur trois tranches d’âges a eu la chance
de participer à une rencontre originale...
» Lire la suite
Kaiten Japon
Articles proposé par 
Sophie Roche
www.histoire-de-voyager.com
 
Les Sumo
 Monuments sacrés d’obéissance et de discipline les lutteurs de Sumo sont appelés RIKISHI, (le terme sumotori désigne plutôt le débutant et est très peu employé au Japon) ils échappent à l’anonymat dans un Japon dur pour les petits et les faibles.
>> Lire l'article
 
YOROI :
L’ARMURE DU SAMURAI
De dix à vingt kilogrammes d’épaulières, heaumes et autres gorgerins faits de plaques de métal ou de cuir laqués et recouverts de feuilles d’or, de cordelettes
de cuir, de coton ou de soie.
>> Lire l'article
bottom of page